Avec l’arrivée, en avril dernier, de la droite aux affaires départementales, c’est le quotidien de milliers d’essonniens qui va se trouver bouleversé dans les semaines à venir.
La campagne très médiatique du président Durovray sur la prétendue « faillite » du Département n’est qu’un leurre pour mieux imposer des politiques de droite, impopulaires. Aucun document officiel ne remet en cause la sincérité du budget établi par l’ancienne majorité, aucune instance qualifiée n’évoque « la situation financière dramatique » du Département, aucun organisme privé ou public ne s’est plaint du non-paiement de ses factures par le Conseil départemental. Nous assistons à une manœuvre politicienne sans nom, une véritable cabale destinée à détricoter des politiques publiques, désorganiser l’institution, quitte à rogner le cœur des missions du Département, l’action sociale, au profit de financements non critérisés destinés aux communes et au développement du haut débit.
Lors de l’Assemblée départementale du 25 janvier 2016, la majorité a voté un plan drastique d’économies qui va plomber de manière durable le budget des familles essonniennes et en particulier les plus fragiles et ce, malgré la présentation par notre groupe d’un contre budget, preuve qu’une autre voie était possible, avec 0% d’augmentation d’impôt, malgré le contexte financier difficile.
Depuis plusieurs années, les collectivités font preuve d’une tension budgétaire extrême, due aux baisses sensibles des dotations de l’Etat amorcées sous l’ère Sarkozy et à l’explosion des versements du RSA incombant aux départements. Sous l’ancienne mandature de gauche, la recherche d’économies était déjà engagée et avait permis de dégager 150 millions d’euros en 2 ans. La situation nécessitait de continuer, mais pas comme ça !
La majorité actuelle fait preuve, d’amnésie car cette situation était largement connue d’une partie de ses Conseillers, mais surtout d’incohérence en dilapidant immédiatement dès son arrivée 22 millions d’aides aux communes, compétence facultative du Département…Alors qu’elle est à la recherche d’économies !
Pour l’heure, ce sont donc les familles, les jeunes, les anciens, les personnes handicapées qui vont payer les choix budgétaires de M. Durovray, avec notamment: l’augmentation de 29% de la fiscalité sur le foncier bâti (malgré la promesse électorale de sa majorité de ne pas augmenter les impôts), la suppression des aides aux transports pour les lycéens (Carte Imangine’R, SCOL’R), suppression de l’aide à la carte scolaire bus de lignes régulières, la suppression de la Carte jeune, du dispositif Sac Ados, des Emplois d’avenir, de plusieurs dispositifs éducatifs pour les collèges, de la gratuité de la restauration scolaire pour les plus fragiles, de la suppression de l’aide extra légale relative aux frais de transport et de la prise en charge des frais d’obsèques pour les personnes handicapées, de la suppression de l’allocation personnalisée d’autonomie différentielle (APA), des frais d’obsèques pour les personnes âgées, sans oublier les coupes importantes dans les secteurs culturel, associatif, environnemental…
N’en déplaise aux amateurs de dialogue, l’exécutif départemental accompagne évidemment ces mesures, d’un plan salarial inédit mené sans la moindre concertation (postes supprimés, réaménagement du temps de travail, dégradation du régime indemnitaire), et de la décision unilatérale de fragiliser les financements des acteurs du secteur médico-social et de la protection de l’enfance, malmenant les services et donc la qualité même des missions des services publics départementaux.
Compte tenu de cette situation sans précédent, nous ne pouvons laisser dire tout et n’importe quoi : OUI, la situation des départements est difficile ! NON, l’Essonne n’est pas en situation de faillite ! OUI, un autre budget était possible sans augmentation d’impôt!